Docufictions littéraires

25 avril 1986: dans la centrale nucléaire de Tchernobyl

Chapitre 5 : La déflagration

Le réacteur no 4 de Tchernobyl était devenu un monstre incontrôlable. Le mélange détonant d'hydrogène et d'oxygène, créé par la radiolyse de l'eau, n'attendait plus qu'une étincelle pour exploser.

À 1h23'58", la catastrophe tant redoutée se produisit. Une déflagration d'une violence inouïe souleva la dalle supérieure du réacteur, d'un poids de 2 000 tonnes. Le sol de la salle de contrôle trembla sous les pieds des opérateurs, qui furent projetés contre les murs et les équipements.

"Ça explose !", hurla Alexei, les mains plaquées sur les oreilles pour se protéger du vacarme assourdissant.

La centrale toute entière semblait prise dans un séisme apocalyptique. Les cris des opérateurs se mêlaient aux hurlements des alarmes et au grondement sourd de l'explosion.

Un incendie très important se déclara immédiatement, accompagné d'une lumière aux reflets bleus, preuve de la présence d'éléments radioactifs. Le feu se propagea rapidement, engloutissant tout sur son passage et dégageant une épaisse fumée noire.

Les techniciens présents dans la salle de contrôle étaient en état de choc. Ils avaient du mal à croire que le cœur du réacteur, qu'ils avaient tenté de contrôler avec tant d'efforts, avait résisté à l'explosion.

"Le cœur doit être intact", murmura Anatoli, le visage couvert de sueur et de cendres. "Nous devons maintenir le refroidissement par eau du réacteur."

Les opérateurs, bien que sonnés par l'explosion, obéirent aux ordres de leur chef. Ils étaient déterminés à faire tout leur possible pour limiter les dégâts et éviter une catastrophe encore plus grave.

Leur priorité était désormais d'éteindre l'incendie qui faisait rage dans la centrale. Ils appelèrent les pompiers de Prypiat, située à 3 km de la centrale, qui interviendraient sur les lieux sans équipement particulier, inconscients des dangers auxquels ils seraient confrontés.